7 avril 2020. C’est un de ces matins où, un café à la main, je réalise que j’ai changé, que je ne suis plus la même personne. Ça vous est déjà arrivé ? Ça m’est arrivé plusieurs fois dans ma vie. Et, il n’y a que quelques années que j’ai découvert ce cycle en moi : une espèce de boucle récurrente qui m’amène à un nouvel épisode de ma vie. C’est ce que je nomme maintenant, la transformation silencieuse.
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Un petit retour en arrière…
Novembre 2019. Ça fait près d’une année que j’erre… Depuis plusieurs mois je porte en moi ce sentiment d’égarement, quelque chose d’impalpable, de vaporeux. Comme un brouillard qui se dépose doucement autour de moi. Dans ce brouillard, je me sens seule. Je n’ai pas vraiment peur, je dirais que je suis simplement égarée. Je ne sais plus quelle direction emprunter. Figée, immobile, incapable de choisir vers où avancer.
13 mars 2020. Je termine une semaine tout à fait différente de ce que je vis depuis longtemps. Une semaine sans obligation. Une semaine de rencontres, de découvertes, d’apprentissages. Je termine d’ailleurs cette semaine-là par une troisième journée de formation sur les principes du coaching en développement intégral. Je suis remplie d’air, d’espace et de légèreté. Je suis inspirée par cette approche de coaching centré sur l’expérience humaine. Une approche qui rejoint la pratique que je souhaite approfondir, développer, partager. On dirait que le brouillard est moins dense… Est-ce possible ? Je crois que j’entrevois un chemin, une direction…
17 mars 2020. 1er jour de confinement. La situation oblige le report ou l’annulation de la presque totalité des mandats que je pilote au sein de L’ILOT. Tout à coup, tout s’arrête. Je suis à la fois bouleversée, triste, intriguée, curieuse et anxieuse. Le brouillard s’installe à nouveau, plus dense que jamais.
20 mars 2020. Après quelques jours de confinement, après avoir parlé avec quelques clients, après avoir discuté avec les gens autour de moi… je réalise que, dans le contexte actuel, je n’ai pas la force d’innover. Je n’ai plus l’élan de chercher des solutions. Je n’arrive pas à m’investir à inventer le futur que nous souhaitons voir exister. Je n’arrive pas à déployer mon énergie vitale à changer l’extérieur. Que faire alors? Que faire de cette constatation? Je ne sais pas.
23 mars 2020. Toujours dans le brouillard. Suis-je seule dans ce brouillard ? Je me sens seule. Je n’ai pas vraiment peur, je suis simplement de nouveau égarée. Combien d’entre-nous sommes égarés ?
24 mars 2020. 8e jour de confinement. Je propose à l’équipe L’ILOT d’envoyer à nos collaborateurs une infolettre remplie de nous et d’amour… Un message pouvant rejoindre ces personnes qui, comme moi, se sentent seules et dans un dense brouillard. Sitôt le message envoyé, sitôt des messages de gratitude nous sont retournés. Je suis remplie de joie d’avoir pu rejoindre ces personnes qui ont senti, à travers ce tout petit geste, qu’elles n’étaient pas seules.
28 mars 2020. Nous recevons un mot unique d’une collaboratrice. Un mot rempli d’humanité et un partage sur sa vie intérieure. Je suis émue par ce mot. Je suis remplie de gratitude, d’amour, de bonheur. Je me sens énergisée, à l’intérieur… J’ai envie d’énergiser les « intérieurs ». Le mien. Celui des autres. Que faire de cette constatation ? Je ne sais pas.
29 mars au 6 avril 2020. Je tourne en rond dans le brouillard : je lis, je dors, je cours, je pleure, je ris, j’écoute, je travaille, je joue, je pense…
Ce qui nous ramène au début de ce texte…
7 avril 2020. 22e jour de confinement. C’est un de ces matins où, un café à la main, je réalise que j’ai changé, que je ne suis plus la même personne. Ça vous est déjà arrivé ? Ça m’est arrivé plusieurs fois dans ma vie. Et, il n’y a que quelques années que j’ai découvert ce cycle en moi : une espèce de boucle récurrente qui m’amène à un nouvel épisode de ma vie. C’est ce que je nomme maintenant, la transformation silencieuse.
Ces transformations silencieuses semblent me pourchasser depuis que je suis une jeune adulte (à moins que ce ne soit moi qui les pourchasse?), mais ce n’est que tout récemment que j’ai pris conscience qu’elles constituaient une force discrète, et puissante, derrière ma volonté de ressentir, de découvrir, d’apprendre et de désapprendre, sans cesse. Ces expériences de transformations silencieuses sont difficiles à traverser, remplies de brouillard, d’inconforts, de tâtonnements… Mais elles sont aussi riches et nourrissantes, remplies de découvertes, d’expériences, de chutes, de rebonds... Elles sont cette nourriture dont j’ai besoin pour actualiser qui je deviens.
Ce 7 avril 2020, je réalise que j’ai changé, à l’intérieur. Et, cette découverte sur moi-même, m’aidera maintenant à faire les pas nécessaires pour relier qui je suis maintenant, les valeurs qui me guident et ce à quoi j’aspire… dans ma vie personnelle, professionnelle, dans mon quotidien. Ce 7e jour d’avril constitue un moment pivot, le début d’un nouveau chemin, l’ouverture vers une nouvelle voie… Le jour où je commence à poser des gestes différents, à faire des choix différents.
Et je suis fébrile à l’idée de vous parler de ce premier geste… mais cela viendra un peu plus tard !
À très bientôt,
Sonia
7 avril 2020
P.S. 16 avril 2020. 31e jour de confinement. Je suis prête à dévoiler ce billet d’humeur.
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